SL aurait-il déjà atteint son plafond de croissance? Selon plusieurs sources outre-atlantique, c'est la question que commencent à se poser les capitaux risqueurs qui ont mis des billes dans le joujou depuis 2003 avec deux levées de fonds successives de 8 et 11 millions de dollars. Soit, en un seul trimestre les chiffres de fréquentation sur Second Life semblent avoir explosé, passant d'à peine trois millions à cinq, avec une moyenne de plus de deux cents mille nouveaux curieux chaque semaine. Une performance respectable en soi, en apparence du moins. Mais l'effet de surprise passé, le taux de transformation en utilisateurs réguliers reste stable avec 15 à 35 000 utilisateurs connectées simultanément à travers le monde selon les fuseaux horaires. Il faut donc relativiser le succès affiché.
Le projet doit mûrir, même si le compteur frise les 5 millions de "résidents". Du reste qu'appelle-t-on un résident dans SL? De fait, une personne ayant téléchargé le programme d'accès au jeu. Celà rapporte donc de fait. Mais tout celà est un tantinet survendeur. Car celà ne tient pas compte de l'érosion à l'usage dirons-nous gentiment. Dans la plupart des cas les internautes se lassent, en moyenne dans le mois qui suit. Un banal problème d'offre de contenus, comme toujours sur le web. Philip Rosedale va sans doute devoir revoir sa copie, et son Linden Lab devra rapidement corriger le tir si l'objectif est de faire passer son bijou d'une utilisation ludique à un support de développement d'e-business.
Pour preuve, même si la rumeur galope sur la venue de grandes entreprises, il suffit d'utiliser le moteur de recherche intégré à SL pour s'apercevoir que ces entreprises n'y figurent souvent qu'à la simple initiative d'employés fans du jeu. Voire aussi, et c'est le cas le plus fréquent, de petits malins qui pensent ainsi se faire racheter à terme une présence de marque. Tout comme certains le font pour un simple nom de domaine. Malgré la rumeur persistante, par exemple, point de trace confirmée du géant Pepsi. Et si la présence d'entreprises se limite à la distribution de jolis sacs à dos et autres Tshirts pour avatars en goguette. Bof, pourra-t-on résumer.
Gageons que les services marketing et juridique de multinationales planchent déjà sur le sujet. Les opportunistes vont devoir redescendre sur terre. Second Life pourrait s'avérer un joli flop. Etonnant du reste que l'équipe de Rosedale ne filtre pas plus les abus de toute nature pour retrouver un peu de crédibilité. Affaire à suivre...